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Blog de Michel Ganivet

23 avril 2024

Le musée du Filet à La Perrière est ouvert dans le souvenir d’Angélique dite « La fille électrique »

Une évocation moderne et dynamique qui rend hommage à un savoir-faire et à des centaines de petites mains!

L’histoire du filet à La Perrière (Orne) au cœur du Perche, a profondément marqué le village du début du 19e siècle aux environs de 1950. Cette page locale a donné lieu à une abondante iconographie et à l’ouverture, depuis les années 1970, de deux lieux successifs d’exposition.
La muséographie évoluant, la communauté de communes de Bellême (Le Perche en Normandie) a ouvert le 27 avril un nouvel espace richement doté et illustré. Il rend hommage à ces centaines de petites mains dont l’ouvrage risquait d’être oublié.
J’y ai aussi découvert une évocation d’Angélique Cottin (1832-1913), dite « La fille électrique de La Perrière ». Cette modeste filetière aux étranges facultés, qui avait en son temps, défrayé la chronique, a été l’objet de l’un de mes premiers thèmes de recherche et de mon livre « La Fille électrique, sorcellerie, occultisme, une énigme et une controverse sous la Monarchie de Juillet » paru en 1992 (ouvrage toujours disponible à la boutique du musée).
Je salue en tout cas l’idée de rappeler son nom et sa vie.

 

23 avril 2024

Avril-mai 1944 : les SS coupables du massacre d'Ascq (Nord) cantonnaient à Mortagne

Un blindé de la 12e division HitlerJugend

Les archives de la Seconde guerre mondiale, notamment celle du comité cantonal de Libération de Mortagne récemment classées dans le cadre des Archives départementales de l'Orne, livrent des témoignages sur des faits dramatiques méconnus. Tel est le cas des événements qui se produisirent à fin avril qui mettent en cause l’unité de la Hitlerjugend reconnue responsable du massacre d’Asq (Nord).
À l’approche du Débarquement, la 12e division blindée de la Jeunesse hitlérienne, composée de jeunes soldats fanatisés, stationne à Mortagne. Plusieurs témoignages attestent de leur comportement.
Dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 avril 1944, des soldats de cette unité probablement éméchés, croient être visés par un tir.
Jean-Baptiste Benoist, 44 ans, représentant en grains, domicilié aux Mares à Saint-Langis témoigne.
« Ils sont venus dans la maison que j’habite avec la famille Levesque. La porte d’entrée n’étant pas fermée à clé, ils sont rentrés très facilement puis ont démoli toutes les autres portes en tirant avec des revolvers et des fusils… Ils me disaient que j’étais terroriste et me braquant de leurs armes, me font descendre en bas pour me faire ouvrir la porte de la famille Levesque jusqu’alors restée close. Les deux filles Georgette et Hélène, femme Mésange, venaient d’être blessées par des balles, l’une au cou, l’autre au bras. 
Trois soldats m’ont amené à l’hôtel de la gare où étaient installés leurs bureaux. Il y avait là une dizaine de soldats et sous-officiers qui se disaient que j’étais terroriste et voulaient me faire avouer que j’avais tiré sur eux. Voyant que je ne disais rien, ils se sont mis à me frapper pendant environ une heure. Ensuite me voyant à moitié assommé, ils m’ont renvoyé à coups de crosse de fusil dans le dos. Pendant ce temps-là, ils avaient eu soin de piller nos habitations. Sous la menace des revolvers, ils voulaient faire dire à ma femme que j’avais tiré. Ils m’ont renvoyé chez moi et m’ont dit de revenir le lendemain matin… »

Le lendemain dimanche Jean-Baptiste Benoît est interrogé par un officier qui le renvoie chez lui. L’affaire en restera là mais le représentant de commerce l’a échappé belle. Il ignore qu’au même moment a lieu à la kommandantur, rue Sainte-Croix, une entrevue orageuse entre le commandant de l’unité, lui-même totalement ivre, et Jules Goupy, maire de Mortagne, assisté de Paul Filleul en qualité d’interprète.

« Il y a eu cette nuit des coups de feu tirés sur mes troupes par la population de Mortagne, prévient l’officier aux réactions pour le moins imprévisibles. Je suis décidé à prendre les sanctions les plus graves contre vous et d’autres notabilités si pareils faits se renouvellent »

En même temps qu’il menace il fait un aveu : il fera subir à la population le même sort que celle d’Asq où il se trouvait peu auparavant de passage, ajoutant « qu’ils ne seraient pas des SS s’ils agissaient autrement ».

Est-ce la même unité qui cantonne début mai à Préfontaine ? Elle exige du maire de Loisail, Conrad des Diguères, de réquisitionner des jeunes filles dont deux de sa commmune afin de faire la cuisine. Celles-ci doivent travailler tous les jours pendant 15 jours avant d’être remplacées par d’autres. Contraint et forcé le maire désigne Yvonne Le Traon et Jacqueline Martin.

Malheureusement le jeudi 11 mai, celles-ci ne rentrent pas comme elles le faisaient tous les soirs vers 19h. Le lendemain matin, leurs parents, le maire lui même s'interrogent sur le sort qui leur a été réservé. Conrad des Diguères se présente à Préfontaine et réclame des explications au chef de l’unité qui lui fait une réponse ambigüe. Il poursuit son enquête auprès de Mme Drault, garde-barrière dont la fille a elle aussi été réquisitionnée mais celle-ci a pu regagner son domicile. Il apprend que Jacqueline Martin a pu s’enfuir au milieu de la nuit mais qu’Yvonne Le Traon a été séquestrée jusqu’au lendemain matin par un sous-officier. Avec courage elle parvient à s’opposer à ses avances et s’échappe à son tour.
À la mi-mai, l’unité de la Jeunesse hitlérienne est envoyée vers Verneuil.
Le représentant de commerce se remit de ses contusions. Les deux femmes de Saint-Langis blessées, hospitalisées, guérirent de leurs blessures. Les deux jeunes filles séquestrées s’en tirèrent avec une belle frayeur. Mortagne, Saint-Langis et Loisail venaient d’échapper au pire !

Après la Libération tous furent invités à témoigner ainsi que Jules Goupil, maire et Paul Filleul, interprète, et d’autres personnes impliquées, auprès du comité cantonal de Libération animé par Louis Leroux et Octave Colombet. Leurs dépositions servirent notamment à instruire le procès du massacre commis à Asq où 105 civils furent exécutés. Ils permirent notamment d’identifier les responsables de l’unité et d’apporter la preuve de la sauvagerie qui animait ces soldats SS.  

21 avril 2024

La Libération de Mortagne et du Perche au jour le jour : Le 21 avril 1944, arrestation de Raymond Danguy et de Richard Ganivet

Richard Ganivet, décédé le 19 mars 1945
au camp de déportation de Neuengame

Raymond Danguy 1901-1993, directeur du journal "Le Perche"

Nous entrons dans la période dramatique qui a précédé la Libération de Mortagne et du Perche. Il y a 80 ans aujourd’hui, rappelons-le, des agents de la Gestapo procèdent à l’arrestation de Raymond Danguy, directeur du journal « Le Perche » à la plume indocile avec le régime de Vichy. Le journal publie son dernier numéro le 3 juin suivant.

Est aussi arrêté le même jour Richard Ganivet, responsable de la défense passive. À l’actif de son activité résistante, la constitution en prévision de la libération, d’un dépôt d’armes à Chanceaux, entre le Pin-la-Garenne et Saint-Jouin-de-Blavou, hélas repéré par l’occupant.

Raymond Danguy sera emprisonné à Alençon et envoyé, fin août, par le dernier train vers un camp de déportation. Il sera libéré à la suite d’un bombardement allié dans la région de Péronne. Richard Ganivet n’aura pas cette chance. Il décédera le 19 mars 1945 au camp de Neuengamme.

22 mars 2024

Lire entre les pierres, à Domfront : ravi d'y présenter mes livres

"Lire entre les pierres" rassemblera le samedi 13 avril prochain de nombreux auteurs normands à Domfront. Nous aurons le plaisir de faire la connaissance avec le roman d'Arnaud Delalande "Le Testament du chevalier" (éditions Robert-Laffont). Ce salon organisé par la ville, cité médiévale, est présenté comme" un temps fort autour de la création littéraire et historique". Je me réjouis d'y être invité comme membre de la SADN (société des auteurs de Normandie).
Auteurs présents : Rodolphe Danjou, Michel Ganivet, Cédric Le Cannelier, Stéphane Puisney, Sophie Crépon, Pierre Efratas, Brigitte Piedfert, Nadine Mousselet, Pierre Boullé, Bernard Desgrippes, Édouard Péchard, Christian Jenvrin, l'association  pour la Recherche historique et la Conservation du Patrimoine domfrontais.
Pour tout savoir

8 mars 2024

Samedi 6 avril, assemblée générale de Perche-Canada à Nocé

Samedi 6 avril, l’association Perche-Canada réunira son assemblée générale à la salle des fêtes de Nocé, paroisse d’où Jacques Laporte dit Saint-Georges (1627-1698) est parti pour la Nouvelle-France vers 1653.

Église de Nocé, plaque commémorative à la mémoire de Jacques Laporte apposée en 1963 par l'association Perche-Canada

Au Québec d’abord, mais aussi dans les autres provinces du Canada et aux États-Unis, « la très grande majorité (environ 80%) des personnes portant le nom de famille Laporte aujourd’hui descendent du même et seul ancêtre, soit Jacques Laporte dit St-Georges,» explique le site consacré à la famille. Ils sont filles et fils de Jacques Laporte, baptisé le 5 mars 1627 en l’église Saint-Martin de Nocé, paroisse du Perche, arrivé au Canada vers 1653. Il y a épousé Nicole Duchesne. Ils eurent onze enfants et d’innombrables descendants.

Fils d’un boulanger-hôtelier

En mémoire de cet émigrant, fils d’un boulanger-hôtelier, l’association Perche-Canada a apposé une plaque commémorative le 10 mars 1963 en présence d’André Giroux, représentant le délégué général du Québec. Nocé est l’un des premiers jalons posés lors des assemblées générales de l’association fondée en 1956 sous la présidence d’Édouard Leboucher. Suite de cette tradition itinérante, le 18 avril 1993, une autre réunion était organisée dans la commune avec hommage rendu à l’historienne Françoise Montagne, décédée le 3 février précédent.

Sous le signe de la fidélité, après tant dannées à enrichir la connaissance historique et à faire vivre le lien entre le Perche et le Canada, l’assemblée générale 2024 sera l’occasion d’un 3e rendez-vous destiné à évoquer la vie de l’association et ses projets.

Programme : 15h30, accueil, librairie des Amis du Perche. 16h, assemblée générale, 18h office religieux et verre de l’amitié.

À propos de Jacques Laporte : https://www.perche-quebec.com/perche/individus/laporte-jacques.htm

13 février 2024

En conférence le samedi 2 mars : De Mortagne à Bazoches, regards sur la Seconde Guerre mondiale

1944 08 14 Bazoches motocycliste

Scène de liesse lors de la Libération à Bazoches

Voici le texte d'annonce de la conférence que je présenterai samedi 2 mars à 15h (accueil à partir de 14h30) à la salle du Temps libre à Bazoches-sur-Hoesne.

"La Seconde Guerre mondiale a généré de nombreuses recherches et publications, de ses pages les plus glorieuses aux plus dramatiques. 
Au regard d’archives aujourd’hui accessibles et des collections du journal « Le Perche », Michel Ganivet, ancien journaliste, élargissant le sujet à la période 1938-1947, propose une approche originale à partir derecherches en cours, volontairement restreintes aux anciens cantons de Mortagne-au-Perche et de Bazoches-sur-Hoëne : montée des périls, exode, faits de guerre, arrivée des Allemands, occupation, montée de l’esprit de résistance, collaboration, activité de la gendarmerie et de la justice, difficulté de ravitaillement, marché noir, censure, répression, libération, épuration, etc.
Autant de regards sur une vie quotidienne révélatrice, où l’individu, héros, antihéros ou être simplement bousculé par les événements, découvre son vrai visage.
Retour  sur les événements des 12, 13 et 14 août à Bazoches-sur-Hoesne, de l’arrivée des Américains à l’explosion qui fit onze victimes."

Affiche conférence 2 mars A4 (72dpi)

Mortagne Magasins Réunis

7 février 2024

Le film "L'Huisne, la rivière du Perche" est désormais en ligne

Capture d’écran 2024-02-07 à 10

https://www.youtube.com/watch?v=VTjBPk-Dr4I

Au regard des grands fleuves, l'Huisne, notre rivière, peut paraître confidentielle. Elle révèle pourtant des charmes incomparables. C'est que nous fait découvrir l'excellent film réalisé par Perche-Communication, association où œuvrent les passionnés de l'image de notre région. À voir absolument

25 janvier 2024

Dimanche 28 janvier, théâtre au Pin-la-Garenne : "les œufs de l'Autruche" d'André Roussin

Œufs 2024 comLes comédiens de Mis'Entroupe

André Roussin (1911-1987) est à inscrire au nombre des meilleurs auteurs français de comédies. La pièce « Les œufs de l’Autruche » écrite en 1948 reste étonnamment d’actualité par les thèmes qu’elle aborde sous l’angle d’un humour incomparable que savent susciter les comédiens de Mis’Entroupe, certes amateurs mais aptes à jouer devant tous les publics en quête d’un excellent moment.
Dans cette belle comédie humaine, on rit, on pleure, on s’identifie à une famille ordinaire. Elle touche et émeut comme si c’était la nôtre. On est soulagé de voir une fin heureuse à cette confrontation familiale qui ne déçoit pas les spectateurs et leur permettra de passer un excellent moment.

« Les œufs de l’Autruche », pièce en deux actes, d’André Roussin, de l’Académie française, par Mis’Entroupe. Dimanche 28 janvier, 15h, salle Beaulieu, Le Pin-la-Garenne. Organisation : Association Patrimoine et nature, au profit de la restauration des vitraux de l’église. Renseignements, réservations : 02 33 83 86 94, 02 33 25 18 65.

Dans Le Perche du 17 janvier

Journal "Le Perche" du 17 janvier, la pièce est annoncée !

Affiche théâtre 28 janvier 2024

29 décembre 2023

Hommage à Alain Morin, mon frère en écriture

Photo AlainAlain, entre Jean-François (à droite) et moi-même par un beau jour d'été de 2016 à l'écomusée du Perche à Sainte-Gauburge (photo André Quiblier)

L’histoire nous réunissait. Depuis notre jeunesse au sein des Amis du Perche, nous avons œuvré avec tant d’autres (dont Jean-François sur cette photo) à affermir une identité régionale que les évolutions du monde risquaient d’engloutir. C’est avec beaucoup d’émotion que je vois partir le chercheur, le journaliste, l’ami, président de notre fédération depuis tant d’années. Mille souvenirs me reviennent des moments que nous avons partagés, autour des ouvrages et publications en cours d’achèvement, toi l’excellent correcteur grand amoureux de la langue française, autour de la préparation et l’animation d’assemblées générales, de fêtes, de rencontres et de colloques qui feront date. Hasard du calendrier, tu nous quittes sans que jamais la maladie n’ait eu prise sur tes recherches, au moment de la réédition annoncée du Trésor du Parler Percheronr assemblé sous ta plume et celles d’Albert Dud’huit et de Marie-Rose Simoni-Aurembou en 1979, au moment également où paraît ton ouvrage sur la Sorcellerie dans le Perche qui connaît un réel succès en cette fin d’année 2023.
Nous garderons de toi le souvenir d’un homme de cœur, dont la voix avait valeur d’interpellation sur tout ce qui touchait notre patrimoine et notre art de vivre. Je n’oublierai pas, non plus, les rencontres professionnelles. Le journalisme était ta passion comme la mienne. Je te salue ici, mon frère en écriture !

Alain Morin 2023 AG ThironAlain Morin (à gauche) lors de l'assemblée générale de la fédération des Amis du Perche à Thiron-Gardais le 13 mai 2023

Alain Morin Salon Berd'huis 2023Annie Ganivet, Jean-François Suzanne reçoivent Alain Morin le 2 avril 2023, au stand des Amis du Perche lors du salon du livre de Berd'huis.

 

16 décembre 2023

Le nouvel armorial du Perche ! une contribution décisive pour l’histoire !

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914 pages au format 29x24 centimètres ! Plus de 3 kilos et… quinze ans de travail ! Le nouvel armorial du Perche est enfin devenu réalité. Les travaux de Philippe Siguret, de Denis Guillemin et de Christian Léger trouvent enfin leur aboutissement. L’ouvrage a été présenté ce samedi 16 décembre au manoir de Courboyer. Préfacé par Stéphane Bern, avec le soutien de Michel Pastoureau, président de la Sté française d’héraldique, de Jean-Paul Fernon, auteur de l’Armorial du Vendômois, pour les dessins des blasons, et de David Commenchal pour les photographies, il peut être commandé auprès de l’éditeur « La Mésange bleue » (120 €) et constituera un magnifique cadeau ainsi qu’une source indispensable à tous les chercheurs.

Pour le découvrir :

Livres - Editions la Mésange Bleue

Le nouvel Armorial du Perche, à paraître en fin d'année ! Pour Denis Guillemin, Christian Léger, Philippe Siguret, Jean-Paul Fernon, et David Commenchal, les auteurs, c'est 15 ans de travail et de recherches qui se concrétisent. L'ouvrage de 900 pages, richement illustré, recense près de 3000 blasons et fait revivre un millénaire d'histoire du Perche.

https://www.christopheaubert.fr
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