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Blog de Michel Ganivet

30 septembre 2024

Samedi 19 octobre, nouveaux regards sur la Seconde Guerre mondiale à Mortagne

Article du journal Le Perche du 25 septembre 2024

13 août 2024

80 ans après le drame Tourouvre se souvient

Le film de la cérémonie :

https://youtu.be/Eq0RGJ-eJA4

Les vidéos sur les commémorations du 80e anniversaire de la Libération du Perche ne suscitent pas l'engouement des Youtubeurs. J'ose toutefois espérer qu'elles contribueront à alimenter la mémoire collective et surtout à rappeler à tous les monstres assoiffés de guerre hélas toujours aussi nombreux sur notre planète que leurs forfaits ne seront jamais oubliés. Tel fut le cas des SS qui tuèrent, incendièrent et commirent les pires exactions à Tourouvre (Orne), le dimanche 13 août 1944.

Grâce aux "Passeurs de Mémoire", l'association qui œuvre à perpétuer le drame, le flambeau est transmis aux générations futures.

 

12 août 2024

Un article pour mes archives...

Merci à Ouest-France et à Fabienne Gérault pour cet article paru dans l'édition Orne du 12 août 2024, 80 ans après la Libération de Mortagne, sujet auquel je me consacre depuis des mois. Je constate en outre que l'article paraît en même temps que le compte rendu des manifestations de L'Hôme-Chamondot.

Les médaillés olympiques ont écrit l'Histoire titre Ouest-France dans cette même édition. Il s'agit de la grande histoire. Comme tant d'autres chercheurs amateurs nous nous intéressons à l'histoire dans ses proximités. Nous pouvons donc aussi revendiquer notre contribution à l'œuvre de mémoire collective.

9 août 2024

80 ans après, le souvenir des fusillés de L'Hôme-Chamondot demeure

Ce vendredi 9 août 1944, une cérémonie très émouvante réunissait personnalités et familles dans le souvenir des cinq résistants fusillés à Brotz, sur la commune de L'Hôme-Chamondot (Orne). C'était le 9 août 1944. Le département de l'Orne et le Perche n'oublieront jamais. Cette manifestation était organisée par la municipalité, le Souvenir français, les familles des fusillés et par Éric Leyz, propriétaire du château.

https://www.youtube.com/watch?v=qA5SeZDHj0U

 

7 août 2024

Novembre 2021 : dernière rencontre avec Patrice Laffont en conclusion de la semaine de l'écriture

Une fois par an, à l'invitation de Bernard Bouvet, président de la Semaine de l'écriture (2e à partir de la droite sur cette photo), nous nous retrouvions Patrice Laffont et moi-même à l'occasion du jury national. Patrice était un homme de cœur, toujours très occupé. La nouvelle de son décès m'attriste. Nous avons apprécié chaque année sa grande disponibilité pour ceux qui contribuent au rayonnement de la langue française et aussi son sens de l'humour.

1 juillet 2024

30 juin 1944-30 juin 2024 Mortagne-au-Perche se souvient des 15 fusillés du maquis de Courcerault

Émouvante cérémonie, le dimanche 30 juin 2024 à Mortagne-au-Perche. À l'occasion des commémorations du 80e anniversaire de la Libération, la ville s'est souvenue des quinze fusillés, arrêtés les 4 et 5 juin 1944 à Mortagne, Mauves-sur-Huisne et Courcerault.

Leurs noms : Raymond Balonnier, Bernard Closet, Jean Deschamps, Gilbert Ducluzeau, Pierre Keraen, Roger Lepoutre, Robert Leygnat, Bernard Monnier, Paul Moreau, Pierre Mulot, Georges Noé, Jean Richard, Gino Rossi, Rémy Sevestre et Jean Tirard. Le commandant du maquis, le polonais Jean Vensierski, blessé le jour de l'attaque du maquis, décédé le soir même, a aussi été évoqué. Hommage à eux!

La vidéo des commémorations sur Youtube :

https://youtu.be/zuaqoVXD13c?si=qvJ2MhaltFm-K7N8

 

Jean Wensierski

Les quinze fusillés :

 

Le monument dans le cimetière de Mortagne:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

15 juin 2024

Il y a un siècle dans "Le Perche", un trait d'humour percheron par le père La Bricole

La lecture des collections du journal "Le Perche", il y a un siècle en l'occurrence (15 juin 1924) nous apprend que rien n'est vraiment nouveau sous le soleil (voir coupures à la suite sur la politique, le printemps, l'automobile) mais aussi un extrait du père La Bricole qui vaut son pesant d'humour... percheron alors qu'il décrit son séjour à Mortagne à l'occasion d'une kermesse. Je le traduis dès maintenant pour ceux qui ignoreraient notre beau "parler" (voir à propos de ce "parler" le livre "Trésor du Parler Pecheron", édition des Amis du Perche qui sera bientôt réédité).

Parmi les artistes de l’Avantbra (L’Alambra bien sûr…) il y avait deux souatrons (soiffards, compagnon de cabarets) qui faisaient les imbéciles mais qui étaient bien adroits pour jouer toute sorte de musiques, depuis la petite flûte jusqu’à la clarinette, le violon et l’accordéon, même qui jouaient des airs en se trémoussant avec des colliers de grelots qu’ils se passaient aux jambes, au bras et sur la figure

Les chanteuses en connaissaient de belles aussi et c’est le cas de le dire que les litanies de la kermesse du soir ne ressemblaient guère à celle qui avait été dite à la messe du matin.
La chanson qui eut le plus de succès fut « Le Portrait de l’Homme » que chantait une créature toute dépoitraillée qui mordait dedans fallait voir.

Dans cette chanson-là, il y a un couplet pour les différents âges de l’homme et ses capacités au point de vue de la gibernique (procréation). Ainsi il est dit qu’à dix ans c’est un oiseau sans duvet ; à quinze ans un débutant, un petit apprenti ; à vingt ans un chasseur qui galope à perdre haleine dans les gorges, la plaine et la broussaille ; à trente ans, une belle pendule dont le balancier marche méthodiquement ; à quarante ans, un coureur et un chauffeur habile qui fait l’admiration du beau sexe ; à cinquante ans, ce n’est déjà plus qu’une potion qu’il faut qu’on agite comme celle que vend le pharmacien
Mais à soixante ans, ce qui est le plus triste, voilà effectivement ce que dit le couplet :

À soixante ans, c’est une figue sèche
Un fruit sans jus, un maçon sans mortier
Un saucisson que le soleil sèche
À l’étalage d’un vieux charcutier

— Ça, c’est bien visé comme exemple que s’écria La Gélique (épouse du père La Bricole) en me tapant sur l’épaule.
Là-dessus elle partit à rire à en lâcher ses eaux comme ça lui fait à chaque fois que ça la prend de s’éclater ainsi…

Après elle voulait que la Lucie (la fille du père La Bricole) apprît cette chanson-là. Depuis elle lui fait chanter le dernier couplet pour pouvoir l’apprendre par cœur et me le répéter à ce qu’elle dit.
Comme je suis bien obligé de convenir que ça se rapporte à moi, je ne serais guère enchanté que ce radotage-là, mais ça me plaira encore mieux quand même que de l’entendre grommeler comme elle a l’habitude de le faire, des jours entiers.

La Bricole à la Raperie.

 

6 mai 2024

Merci Bernard Pivot !

Bernard Pivot invité de France-Inter (je ne sais plus quand...)

https://www.ouest-france.fr/normandie/mortagne-au-perche-61400/rencontres-avec-bernard-pivot-un-tabac-3373917

Bernard Pivot est décédé mais nous n'oublierons son enthouiasme, en ce jour de 2015 où il a visité la médiathèque de Mortagne. Nous étions tous dans la nostalgie d'Apostrophe. En ce temps-là, le présentateur ne volait pas la vedette aux livres. Il ne s'écoutait pas parler mais entretenait toujours un dialogue passionnant avec les auteurs.

23 avril 2024

Le musée du Filet à La Perrière est ouvert dans le souvenir d’Angélique dite « La fille électrique »

Une évocation moderne et dynamique qui rend hommage à un savoir-faire et à des centaines de petites mains!

L’histoire du filet à La Perrière (Orne) au cœur du Perche, a profondément marqué le village du début du 19e siècle aux environs de 1950. Cette page locale a donné lieu à une abondante iconographie et à l’ouverture, depuis les années 1970, de deux lieux successifs d’exposition.
La muséographie évoluant, la communauté de communes des collines du Perche normand a ouvert le 27 avril un nouvel espace richement doté et illustré. Il rend hommage à ces centaines de petites mains dont l’ouvrage risquait d’être oublié.
J’y ai aussi découvert une évocation d’Angélique Cottin (1832-1913), dite « La fille électrique de La Perrière ». Cette modeste filetière aux étranges facultés, qui avait en son temps, défrayé la chronique, a été l’objet de l’un de mes premiers thèmes de recherche et de mon livre « La Fille électrique, sorcellerie, occultisme, une énigme et une controverse sous la Monarchie de Juillet » paru en 1992 (ouvrage toujours disponible à la boutique du musée).
Je salue en tout cas l’idée de rappeler son nom et sa vie.

 

23 avril 2024

Avril-mai 1944 : les SS coupables du massacre d'Ascq (Nord) cantonnaient à Mortagne

Un blindé de la 12e division HitlerJugend

Les archives de la Seconde guerre mondiale, notamment celle du comité cantonal de Libération de Mortagne récemment classées dans le cadre des Archives départementales de l'Orne, livrent des témoignages sur des faits dramatiques méconnus. Tel est le cas des événements qui se produisirent à fin avril qui mettent en cause l’unité de la Hitlerjugend reconnue responsable du massacre d’Asq (Nord).
À l’approche du Débarquement, la 12e division blindée de la Jeunesse hitlérienne, composée de jeunes soldats fanatisés, stationne à Mortagne. Plusieurs témoignages attestent de leur comportement.
Dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 avril 1944, des soldats de cette unité probablement éméchés, croient être visés par un tir.
Jean-Baptiste Benoist, 44 ans, représentant en grains, domicilié aux Mares à Saint-Langis témoigne.
« Ils sont venus dans la maison que j’habite avec la famille Levesque. La porte d’entrée n’étant pas fermée à clé, ils sont rentrés très facilement puis ont démoli toutes les autres portes en tirant avec des revolvers et des fusils… Ils me disaient que j’étais terroriste et me braquant de leurs armes, me font descendre en bas pour me faire ouvrir la porte de la famille Levesque jusqu’alors restée close. Les deux filles Georgette et Hélène, femme Mésange, venaient d’être blessées par des balles, l’une au cou, l’autre au bras. 
Trois soldats m’ont amené à l’hôtel de la gare où étaient installés leurs bureaux. Il y avait là une dizaine de soldats et sous-officiers qui se disaient que j’étais terroriste et voulaient me faire avouer que j’avais tiré sur eux. Voyant que je ne disais rien, ils se sont mis à me frapper pendant environ une heure. Ensuite me voyant à moitié assommé, ils m’ont renvoyé à coups de crosse de fusil dans le dos. Pendant ce temps-là, ils avaient eu soin de piller nos habitations. Sous la menace des revolvers, ils voulaient faire dire à ma femme que j’avais tiré. Ils m’ont renvoyé chez moi et m’ont dit de revenir le lendemain matin… »

Le lendemain dimanche Jean-Baptiste Benoît est interrogé par un officier qui le renvoie chez lui. L’affaire en restera là mais le représentant de commerce l’a échappé belle. Il ignore qu’au même moment a lieu à la kommandantur, rue Sainte-Croix, une entrevue orageuse entre le commandant de l’unité, lui-même totalement ivre, et Jules Goupy, maire de Mortagne, assisté de Paul Filleul en qualité d’interprète.

« Il y a eu cette nuit des coups de feu tirés sur mes troupes par la population de Mortagne, prévient l’officier aux réactions pour le moins imprévisibles. Je suis décidé à prendre les sanctions les plus graves contre vous et d’autres notabilités si pareils faits se renouvellent »

En même temps qu’il menace il fait un aveu : il fera subir à la population le même sort que celle d’Asq où il se trouvait peu auparavant de passage, ajoutant « qu’ils ne seraient pas des SS s’ils agissaient autrement ».

Est-ce la même unité qui cantonne début mai à Préfontaine ? Elle exige du maire de Loisail, Conrad des Diguères, de réquisitionner des jeunes filles dont deux de sa commmune afin de faire la cuisine. Celles-ci doivent travailler tous les jours pendant 15 jours avant d’être remplacées par d’autres. Contraint et forcé le maire désigne Yvonne Le Traon et Jacqueline Martin.

Malheureusement le jeudi 11 mai, celles-ci ne rentrent pas comme elles le faisaient tous les soirs vers 19h. Le lendemain matin, leurs parents, le maire lui même s'interrogent sur le sort qui leur a été réservé. Conrad des Diguères se présente à Préfontaine et réclame des explications au chef de l’unité qui lui fait une réponse ambigüe. Il poursuit son enquête auprès de Mme Drault, garde-barrière dont la fille a elle aussi été réquisitionnée mais celle-ci a pu regagner son domicile. Il apprend que Jacqueline Martin a pu s’enfuir au milieu de la nuit mais qu’Yvonne Le Traon a été séquestrée jusqu’au lendemain matin par un sous-officier. Avec courage elle parvient à s’opposer à ses avances et s’échappe à son tour.
À la mi-mai, l’unité de la Jeunesse hitlérienne est envoyée vers Verneuil.
Le représentant de commerce se remit de ses contusions. Les deux femmes de Saint-Langis blessées, hospitalisées, guérirent de leurs blessures. Les deux jeunes filles séquestrées s’en tirèrent avec une belle frayeur. Mortagne, Saint-Langis et Loisail venaient d’échapper au pire !

Après la Libération tous furent invités à témoigner ainsi que Jules Goupil, maire et Paul Filleul, interprète, et d’autres personnes impliquées, auprès du comité cantonal de Libération animé par Louis Leroux et Octave Colombet. Leurs dépositions servirent notamment à instruire le procès du massacre commis à Asq où 105 civils furent exécutés. Ils permirent notamment d’identifier les responsables de l’unité et d’apporter la preuve de la sauvagerie qui animait ces soldats SS.  

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